2007 – Cadran solaire en hommage au poète laboureur, Lucien Naves.
Cadran solaire situé au lieu dit « les Ginestes » à Sainte-Gemme dans le Tarn (81).
Millésime
2007
Devise
La sève du printemps jaillit des feuilles mortes
Présentation
Situé sur la commune de Sainte-Gemme ce cadran solaire trouve son origine dans une phrase tirée des poèmes en prose « Méridienne* » du paysan écrivain Lucien Naves. Cette splendide phrase est à elle seule la ronde des saisons.
Lors de mon arrivée dans le Tarn, « Lucien Naves, paysan du Ségala » est le premier ouvrage que j’ai lu. Le personnage m’a séduit. Lorsque l’opportunité de créer ce cadran solaire se présenta, c’est tout simplement vers Naves que j’ai dirigé mes clients. Façon bien modeste de rendre hommage à cet homme brillant, dont l’esprit plane toujours sur les hautes terres de notre Ségala.
Lucien Naves
Lucien Naves est né à Vers, commune de Sainte-Gemme le 21 décembre 1899 et mort dans cette même commune le 26 juin 1966. Paysan écrivain, esprit d’une rare profondeur, il exalte le terrien au moment où reflue la condition paysanne, avec tout ce qu’elle comportait de force morale et de valeur. Louisa Paulin qu’il découvrit en 1940, le décida peut-être à écrire. De 1943 à 1966, il donne ici et là, dont à la revue du Tarn conférences et articles inspirés par des figures de l’Albigeois, mais aussi de la vie rurale, comme les poèmes en prose que sont Méridienne et La forêt en marche.
Propos deMaurice Greslé-Bouignol ancien archiviste du Tarn.
Tracé et dessin
Ce cadran solaire est réalisé sur un enduit de marbre blanc de Carrare et peint selon la technique A, des peintures d’artistes du fabricant Allemand Keim. La facture du style polaire est en inox massif, de même que celle du style droit représentée par la rondelle ajourée. Sur le tracé mathématique, courbe en huit du temps universel (UT) pour 12 h.
Au dessus de l’hyperbole du 21 décembre, le dessin d’une branche de chêne enneigée symbolise l’hiver. En dessous de la ligne équatoriale, deux compositions florales symbolisent le printemps et l’automne. La première, sur la droite du cadran solaire, est faite de «Glaïeul d’Illyrie, de Violette odorante et d’un Céphalanthère jaune. La seconde est faite d’un Compagnon blanc, d’un Polygala commun et d’un plantain lancéolé. Sous l’hyperbole du 21 juin, un bouquet de Campanule à feuilles de pêcher, d’Adonis d’été et d’Epilobe en épi, symbolise l’été. Ces plantes sauvages sont tirées du livre de Claude Bernard « La flore de la vallée du Viaur », cette flore tant chérie par Lucien Naves.
Campanule, Adonis et Epilobe au premier plan.
Note
Méridienne, emprunté au bas latin méridiana (hora), l’heure de midi. Pour un cadran solaire, les origines ne sauraient être mieux. En Italie, le mot « méridienne » désigne la grande famille des cadrans solaires.
Didier Benoit.