Restauration du cadran solaire de la Gentilhommière du Domaine du Cayla, datant très certainement du XVIIe siècle.
Cadran solaire situé à Andillac dans le Tarn (81).
ETUDES ET MESURES CONSERVATOIRES EN VUE DE LA RESTAURATION DU CADRAN SOLAIRE DE LA FACADE SUD DE LA GENTILHOMMIERE DU DOMAINE DU CAYLA COMMUNE D’ANDILLAC DEPARTEMENT DU TARN.
Dimension 136 cm H x 120 cm L
La gentilhommière du Cayla à la fin du XIX siècle.
Petit historique
Le cadran solaire de la gentilhommière est le plus ancien des trois cadrans solaires qui composent l’ensemble gnomonique du domaine du Cayla. Il date très certainement du XVII siècle.
La gentilhommière du Cayla aujourd’hui, musée départemental.
La table du cadran a été dressée dans un premier temps à l’aide d’un enduit de chaux et sable grossier de rivière, « l’arricio ». Son épaisseur varie de 3 à 6 centimètres selon la profondeur des joints de pierres qu’elle recouvre. Sur l’enduit encore frais, le cadranier a gravé à l’aide d’une pointe, le tracé mathématique de son cadran solaire et quelques repères de décoration. Cette particularité que l’on retrouve sur nombre de cadrans solaires de notre région a permis de conserver intacts, malgré la forte usure du temps, les tracés gnomoniques de nos vieux indicateurs horaires, mais aussi pour beaucoup d’entre eux l’existence d’éléments de décoration. Une fois la couche de fond prise, le cadranier a déposé une fine couche d’enduit de chaux et de sable très fin, voire de la poudre de pierre, « l’intonaco ». Etant très fine, cette préparation, une fois étalée sur toute la surface de la table du cadran, laisse voir, par transparence, le tracé gravé sous-jacent. Avant que la prise de « l’intonaco » ne soit totale, l’artiste a déposé, à l’aide d’une fine brosse, des pigments dilués dans un lait de chaux en recouvrement de chaque tracé.
Nettoyage de la table en 2011 à l’eau déminéralisée et brosse douce, avant relevé des empreintes sur papier cristal.
Inspection
Le cadran de la gentilhommière est le plus dégradé des trois. Cela est dû aux intempéries, mais surtout à la hauteur importante de la chute des eaux météorites provenant de la toiture et s’écrasant sur la table en contrebas.
La table du cadran solaire, après sondage est très cohérente; aucune zone ne sonne creux.
Des impacts légers dus à des chocs la marquent et son angle gauche bas est cassé. Une forte colonisation microbienne la recouvre totalement. L’enduit de fond (intonaco) est très effacé, voire inexistant.
L’enduit primaire laisse apparaître le tracé mathématique du cadran solaire. Le style en fer forgé est absent. De légères traces de pigmentation renseignent sur les couleurs mises en œuvre lors de la dernière restauration.
Le style en fer forgé est absent.
Investigation
Le premier juin 2011, la table a été nettoyée et un traitement biocide a été mis en oeuvre. Un relevé grandeur réelle a été fait sur papier « cristal ». Une recherche pigmentaire en 2012 s’en est suivi et n’a permis aucune découverte majeure.
En 2014, la finalisation du nettoyage de la table a permit de mettre à jour les traces de polychromie datant très vraisemblablement de la création du cadran solaire. Dans tous les cas, traces antérieures à celles découvertes en 2012.
Reconstitution du cadran solaire sur papier d’après le relevé et découvertes.
L’étude du relevé pris sur le corps d’enduit détermine que nous avons à faire à un tracé mathématique pour un cadran solaire orienté parfaitement au sud.
Le relevé de déclinaison du mur fait en 2014, confirme l’orientation quasi méridionale de cette façade de la gentilhommière, avec pour les puristes une déclinaison réelle inférieure à +4°. Soit pour le temps du XVIIe siècle un détail.
Cette marge d’erreur est tout à fait honorable.
Relevé de la déclinaison du mur par Cécile (juillet 2014).
Mesures conservatoires en vue de la restauration et restitution à venir du cadran solaire de la gentilhommière.
Note: Le service des architectes des bâtiments de France du Tarn, sous la direction de Patrick Gironnet, souhaite que le cadran garde son aspect actuel dans le bâti vieillissant de la gentilhommière. La table du cadran ne doit pas se détacher de l’ensemble. Les traces de polychromie résiduelle dans les tons ocre jaune pastel de la dernière restauration, de même celles ocre rouge pastel, découvertes lors des investigations et datant de la création du cadran solaire ne doivent pas se détacher de la façade . Le style en fer forgé doit garder l’aspect rouille.
– Suppression des traces d’enduit de réparation récentes du mur qui touchent la table du cadran.
– Réparation de l’enduit de corps de table à la chaux, sable de rivière et liant acrylique.
– Pose du tracé mathématique
– Surlignage léger aux pigments minéraux
– Consolidation de la table avec une solution de silicate d’éthyle
– Facture du style en fer forgé
– Forage de la table et scellement du style à l’enduit de chaux et résine époxidique.
Le cadran sauvegardé en vue d’une future restauration et restitution.
Didier Benoit.