Etude du cadran solaire canonial ou cadran solaire de prières.
Cadran solaire situé à Mailhoc dans le Tarn (81).
Cadran solaire canonial ou cadran solaire de prières sur la commune de Mailhoc, département du Tarn.
La pierre qui porte le cadran de prières provient très probablement d’une partie des ruines de la petite église de Saint-Etienne de Brès, ancien prieuré cure de l’actuelle commune de Villeneuve-sur-Vère.
Ancien pigeonnier du domaine des Fargues, commune de Mailhoc.
Situation
Commune de Mailhoc, au lieu-dit « Pradels ». Empreinte lapidaire à trous sur le montant droit du jambage de la porte d’entrée d’un pigeonnier. Autrefois se trouvait, en ce lieu, le monastère des Fargues.
Trois rayons sont visibles. En fond du trou central marque tannique laissée par du bois. Avec celle-ci, c’est la troisième empreinte de ce genre découverte dans le département du Tarn. Les deux premières étant sur la chapelle de Vitrac, commune de Sieurac.
Cadran canonial à trous du domaine des Fargues commune de Mailhoc.
Historique des lieux
Histoire religieuse du Tarn*.
Le monastère dit « de Fargues », du nom de Béraud de Fargues évêque d’Albi, a été fondé vers le début du XIV e siècle. C’était une communauté de sœurs de sainte Catherine, Louis premier Amboise la remplaça par celle des Annonciades, nouvellement fondée par Jeanne de France, fille de Louis XI. Albi eut donc une de ces premières maisons. Son nom exact était couvent de l’Ave Maria. Il était situé à Albi, en face de la Berbie ; il en restait naguère quelques traces, rue des Fargues.
Ces religieuses possédaient l’église de Sainte-Martiane (commune du Garric), et quelques droits et revenus près d’Albi, et des terres à Mailhoc.
La pierre des « Pradals » paraît signée, par ce monogramme marial. Il est contenu dans un cartouche dont le style pourrait accommoder de la date 1669 (date inscrite sur le linteau de la fenêtre du premier étage).
Le lieu-dit « Pradals » est très proche de l’église Saint-Etienne de Brès, ancienne paroisse, dans la commune de Villeneuve-sur-Vère. Or cette paroisse fut un prieuré-cure, à vicairie perpétuelle de l’abbaye Saint-Géraud d’Aurillac en Auvergne. Cette abbaye lointaine, jusqu’à la Révolution, possédait aussi les églises de Sieurac et Vitrac un peu plus au sud en Albigeois. Sieurac et Vitrac furent rattachées par Aurillac à la surveillance de Brès. Un chemin des moines reliait ces deux lieux de culte et la similitude de facture de nos cadrans trouve ses sources certainement là. Pour moi, cette pierre est un remploi et provient des ruines d’une partie de l’église Saint-Etienne de Brès.
Les deux cadrans solaires canoniaux de la chapelle de Vitrac commune de Sieurac.
Note
Rare en France, les canoniaux à trous sont assez nombreux en Angleterre. On pense qu’une des raisons premières est celle de retrouver les traces du cadran quand on « blanchit » les murs à la chaux. Pour le département du Lot, on recense 2 canoniaux à trous, 3 pour le Tarn (info Denis schneider).
Ref :* Louis-de-Lacger, Etats administratif des anciens diocèses d’Albi, de Castres et de Lavaur (Paris et Albi, 1921, in-8, 422 p.)
Didier Benoit.