Inventaire des cadrans solaires du Tarn.
Cadran solaire situé au lieu dit la Raynalie à Montredon-Labessonnie dans le Tarn (81).
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Ensemble de trois cadrans horizontaux, gravé sur une ardoise de 65 cm de diamètre et 30 mm d’épaisseur. Le cadran a été acheté au début du siècle dernier chez un brocanteur de Calais dans le Nord où il servait de passerelle pour le passage de chariots. Il garde de ce temps de nombreuses séquelles. Aujourd’hui, la pierre d’ardoise est montée sur une petite table en fer forgé. Elle sert de meuble de salon.
L’auteur nous a laissé son nom (Pette exaranit ?) et la date de réalisation 1660.
A l’origine le cadran est taillé dans une ardoise à laquelle on a donné une forme octogonale. La pierre a été taillée pour l’insérer dans le châssis métallique de la table basse, détruisant du même coup, certaines inscriptions.
Sur le bord périphérique du cadran, l’auteur a tracé deux octogones concentriques distants de deux centimètres, espaces utilisés pour recevoir les chiffres romains du cadran horizontal et des inscriptions.
La plus grande surface est occupée par le cadran solaire horizontal. Celui-ci comprend des segments de lignes horaires partant du centre du cadran pour les lignes IV et VIII, et d’un petit croissant de lune (3cm) pour les autres. Les chiffres romains (IV.XII.VIII), sont axés sur le centre du cadran. Les lignes horaires sont coupées par les sept courbes usuelles de déclinaison, avec les signes du zodiaque s’y rapportant aux extrémités. Le style polaire métallique a disparu, il ne reste plus que les deux trous d’ancrage, un reste de scellement et un chancre de fer.
Au dessus du cadran horizontal, côté Sud, entre les lignes horaires IV et VIII, dans l’espace laissé libre, l’auteur a gravé une composition florale et une longue devise (latine) , hélas en partie effacée et amputée par un morceau de pierre manquant.
Au dessous du cadran solaire horizontal, côté Nord, dans l’axe de la ligne de midi, un tableau rectangulaire est gravé. Il comporte 16 colonnes horizontales et 22 colonnes verticales.
La première colonne verticale en partant de la gauche, la seule à ne pas être divisée par les 21 lignes horizontales, contient 7 dessins des principales phases de la Lune. En partant du haut vers le bas, nous avons : croissant – premier quartier – Lune gibbeuse – pleine Lune – Lune gibbeuse (au front délimité en forme de croissant) – dernier quartier – croissant.
La deuxième colonne verticale comprend les jours du mois comptés de V à XXV en chiffres romains.
La première colonne horizontale, en partant du haut, comprend les chiffres du mois comptés de I à XII en chiffres romains.
L’espace compté entre ces deux dernières colonnes nous donne une table de correction de l’équation du temps pour chacun des jours et des mois donnés. Les chiffres arabes inscrits pour correction vont de 1 minute à 12 minutes, sans notions apparente de plus ou de moins. Les lignes horizontales n°2, 7, 12 et 17 ont en plus sur la droite de chacun de leur chiffre, gravé en petit une fraction identique, respectivement dans l’ordre 3/4-4/4-7/6-9/9 -La quinzième colonne verticale comprend les années pour lesquelles ces corrections ont été établies : 1660 à 1680 en chiffres romains.
La colonne verticale n°16, à droite, porte en inscriptions pour chacune de ses divisions une ou deux lettres minuscules suivies d’un ou deux chiffres arabes : exemple pris sur les cinq dernières cases du bas, qui sont très lisible. d 14 – e 25 – b 6 – a 1,7 – g/f 28 etc …..
L’en-tête est illisible.
Une devise (latine ?), très effacée, suit la courbe du solstice d’hiver du cadran solaire horizontal, et vient coiffer le tableau, en prenant la forme d’une toiture aux pentes symétriques.
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De part et d’autre du tableau, deux petits cadrans nous donnent les heures Italiques et Babyloniques comprises entre les deux arcs solsticiaux. Un cadran nous donne les ombres du matin, l’autre celles de l’après-midi. Les styles droit en fer ont été sectionnés au niveau du plan de l’ardoise, il reste deux moignons prisonniers de la pierre. Au-dessus du cadran de l’après-midi et suivant la courbe du solstice d’hiver, en latin : Horiz(on). Bab.& Italiq
Limite de la vue des heures Babyloniques et Italiques. La même inscription devait être écrite sur l’autre cadran.
Didier Benoit.