Cadran solaire du Tarn : Sainte-Gemme – L’aujols

2019 – Cadran solaire sur le thème des quatre saisons.

Cadran solaire situé au lieu dit « Laujols » à Sainte-Gemme dans le Tarn (81).

 

 

Dimension 260 cm x 160 cm

Millésime

2019

Présentation

Ce cadran solaire s’offre au regard des passants sur le chemin de L’aujols. Sa grandeur, à l’image de la facture gnomonique de nos corps de fermes « ségaliennes » d’antan, permet une bonne découverte depuis le domaine public. Bien qu’ici, le dessin prend le dessus sur le tracé des heures. Haut en couleur, sa palette polychrome égaye le pignon sud-ouest de la maison.

Techniques

Le cadran solaire est réalisé à même le corps d’enduit de la vieille bâtisse. Il est peint avec des peintures acryliques pour dessin du fabricant Sikkens.

La facture du style polaire est en inox massif, de même que le décor solaire obtenu par découpe mécanique. Au centre de l’astre radieux, une rondelle ajourée permet le passage des rayons lumineux et marque le point théorique du style droit. La lecture du point lumineux projeté sur la table du cadran solaire les jours ensoleillés, décline tout au long de l’année la date du jour, et marque avec le style l’heure du moment.

Devise (du propriétaire)

Les humains avaient peur du temps … Alors ils créèrent Dieu mais … Ils ne furent pas rassurés.

L’écoulement du temps appréhendé par sa mesure comme par ses effets sur la nature ou sur les corps est une source d’anxiété pour les hommes qui peuvent imaginer la déchéance progressive qui se profile.  Quoi de plus évident alors pour les humains que de chercher à se rassurer, trouver un être qui leur ferait oublier les méfaits de l’entropie. A observer les rites ancestraux, ou actuels, les objets d’art, les modes de vie… on peut se demander si les humains ne cherchent pas perpétuellement à ralentir le temps, à l’arrêter, ou à lui donner une forme cyclique qui leur permettrait de renaître. Il est alors possible d’imaginer que ces êtres pensant faits de chair et d’os aient pu créer une entité éternelle douée de possibilités qu’ils n’ont pas. Et pourquoi pas appeler cela Apollon, Zeus, Allah ou Dieu. Cette hypothèse qui inverse la pensée religieuse parait fondamentalement athée. Les croyants peuvent s’en indigner à juste titre puisque ils sont convaincus du contraire, mais ils pourront aussi répliquer par un  argument irréfutable affirmant que le (ou les) Dieu(x) n’est (ne sont) pas simplement un (des) objet(s) fonctionnel(s) servant à s’affranchir des angoisses passagères …

Dessin

L’horloge solaire mesure le temps qui passe. Le style et le cadran constituent une évocation mathématique précise et rigoureuse de cette mesure au centre du dessin mais les figures qui gravitent autour semblent danser une farandole joyeuse. Nous pouvons y voir une évocation des saisons qui nous amène dans l’imagerie du temps qu’il fait (ainsi la linéarité infinie de la première fait place à une image cyclique qui reprend le principe de toute horloge). Soleil joyeux, printemps exubérant, Eole débonnaire soufflant les feuilles d’automne, sirène généreuse, on imagine la douceur du climat en Ségala.

On peut également voir dans ces figures une évocation des quatre éléments qui engendrent et entretiennent la vie: le feu, la terre, l’eau et l’air mais avec cette symbolique on peut regretter la relation au temps qui passe.

Didier BENOIT.