Inventaire des cadrans solaires du Tarn.
Cadran solaire situé au n°9 de l’avenue de Castres à Sorèzes dans le Tarn (81).
Cadran horizontal réalisé dans une pierre de gré fin scellé dans le mur de la façade. Nous avons à faire à une pierre de remploie.
Histoire peu banale d’un cadran solaire :
Au milieu du XX siècle, lors de travaux d’ouvertures de porte au numéro 13 de cette même rue, a été déposé ce cadran qui était déjà en remploi sur cette façade avec une autre pierre portant une devise. Le père de l’actuelle propriétaire du n° 9 récupéra la pierre portant le cadran que son voisin jetait, et il la scella sur sa façade dans la position ou il l’a toujours connue. Le voisin du n°17 de la même rue récupéra, dans la bonne entente, et de la même manière la pierre portant la devise et il la scella au dessus de sa porte d’entrée.
Nous avons à faire ici à un authentique cadran solaire, (dont l’utilisation était à son origine plutôt horizontale que verticale). L’erreur de tracé des lignes horaires est due à une mauvaise connaissance des lois de la gnomonique, mais cela n’enlève rien à sa valeur de gestion du temps que son concepteur savait apprécier.
Il reste de ce cadran de 30cm de côté de graver : le tracé des lignes horaires partant du centre et s’arrêtant sur les côtés intérieurs d’un carré. Un autre carré, concentrique au premier délimite le bord extérieur du cadran. Dans la bande ainsi formée se trouvent les chiffres arabes des heures comptés VII.VIII.VIIII.X.XI.XII.I.II.III.IIII.IV.V.
Sur la pierre de gré fin identique à celle du cadran, a été gravé une devise.
PASSANS
SOVVENES VOVS
QVE.JESVS CHRIST.
EST. MORT.POVR
*VOVS 1664
Cette devise fait elle partie du cadran à l’origine, où a-t-elle était mise à côté par simple décoration. La tradition à Sorèze à une époque était d’orner les linteaux de porte de diverses devises, souvent religieuses. Avons-nous affaire à un de ces vestiges ?
Le grès ici employé pour les deux pierres provient de la même veine.
A noter la suite des chiffres romains, et surtout le VIIII, qui correspond bien à la forme ancienne d’écriture avant la fin du XVIIIe siècle et qui est un argument supplémentaire pour dater le cadran de l’époque de la devise.
Didier Benoit.