Cadran solaire du Vaucluse : Couthèzon – L’amour courtois

Courthézon2011 – Cadran solaire sur le thème de l’amour courtois.

Cadran solaire situé au 67 faubourg de Luynes, face aux remparts médiéval du XIIe siècle à Courthèzon dans le Vaucluse (84).

 

 

Cadran solaire création Benoit Courthézon VaucluseDimension 100 x 200 cm

Millésime

2011

Devise provençale

La devise provençale de ce cadran solaire nous dit combien  il est doux d’être aimé. Les mots : courtisan, courthézon et par de là Courthézonnais, en pure liberté poétique se retrouvent dans le mot provençal « courtesoun » de cette devise. J’ai volontairement remplacé le mot provençal d’origine «  courtisan »  par « courtesoun » qui est un damoiseau, c’est à dire un page, un courtisan pour les dames, mais aussi le nom provençal de la ville de Courthézon en qui s’identifieront les Courthézonnaises et les Courthézonnais.

Cette devise a été traduite du français en provençal avec l’aide de Monsieur Courtil Henri de Courthézon et Madame Jeanine Establet, professeur de provençal en Avignon avec la complicité de Madame Anne Marie Ferreira.

N’es pus bèu moumen, d’un  « courtesoun » n’èstre l’amado.

Il n’est plus beau moment, d’un  « courtesoun » en n’être l’aimée.

*Note : Les touchants sonnets amoureux écrits par Rambaud respectent plus le genre poétique à la mode du temps qu’ils n’éclairent les véritables sentiments de leur auteur, car, selon la tradition, Rambaud offre à ses amis dans son château de Courthézon, de magnifiques et « gaillards » banquets. De plus, il passe pour un seigneur « paillard », grand trousseur de jupons, allant jusqu’à enfoncer les portes des nombreux couvents d’alors… Ensuite, il emprunte de l’argent pour aller en pèlerinage à Jérusalem et demander pardon de ses nombreux « péchés ».(Courthézon page 39).

Thème

Le thème choisi pour ce cadran solaire s’inspire de la possible origine du proverbe connu par tous les provençaux « Estre de Courtesoun ». Dans le livre« Courthézon » édité par la mairie de la ville en 1991et principalement dans l’introduction à la page 3, on trouve le cheminement qui m’a permis cette construction gnomonique. Jean Claude Rey nous invite à la réflexion sur l’étroite relation entre le proverbe médiéval et l’amour courtois des troubadours. C’est dans cette ville, aux XIIe et XIIIe siècles, que se tiennent les « cours d’Amour », où se réunissent les premiers poètes de langue d’Oc. Ces « cours » étaient formées avec les dames les plus « distinguées » par leur esprit et par leur beauté. Un des premiers et des plus célèbres troubadours de ce temps n’est autre que le seigneur des lieux : « Rambaud D’Aurengà » On dit, selon la légende qu’il était uni par l’amour le plus tendre à  la comtesse de Die et que ses vers ont rendu célèbre cet amour*.

Sur ce cadran, une reproduction d’une scène d’Amour Courtois du XIIe siècle.

De cette époque nous dit Rey, une dame désirant être courtisée le faisait savoir aux soupirants éventuels en montrant un peu de sa chemise.  Le proverbe provençal, reprit par Mistral dans son texte intégral  à la page 652 du « Grand Trésor du Félibrige » : « Estre de Courtesoun, ounte la camiso passo lou coutihoun » trouverai là son origine. (Etre de Courthèzon ou la chemise des filles dépasse le jupon). Il faut reconnaître que tout ce qui touche aux mots de la galanterie amoureuse de la civilisation d’oc offre bien des parentés avec le nom de Courthézon : courtesié (politesse, courtoisie), courtés (courtois), courtesoun(damoiseau), courtejaire (l’amoureux, le courtisan faisant la cour à une jeune fille), courtéja (courtiser, câliner)…

« Courtés coumo un prouvençau » dit le proverbe languedocien.

Techniques et dessin

Cadran solaire réalisé sur plaque de marbre reconstitué faite en atelier. Décors et tracés selon la technique B des peintures minérales allemandes « Keim ». La facture du style polaire est en inox massif, de même que celle du style droit représentée par la boule obtenue par usinage mécanique. Le dessin est inspiré d’une scène d’amour courtois du XII siècle représentant un Damoiseau célébré par sa Dame dont la robe légèrement et volontairement relevée laisse voir un peu de sa chemise. A nous l’imagination d’y voir la comtesse de Die et le seigneur Rambaud de la bonne ville de Courthézon !  La frise extérieure qui encadre le cadran et le dessin s’inspire d’enluminures. Quatre personnages allégoriques et quatre troubadours l’agrémentent.

Peinture pour artiste Keim, or et argent pour coller à l’histoire.

Hyperboles d’anniversaires

Deux déclinaisons choisies correspondantes aux dates d’anniversaire des deux filles des propriétaires. Lucie née le 11 février (déclinaison prise -14°) et Anaïs née le 13 janvier (déclinaison prise -21°).

Didier Benoit.